Photobiomodulation et cicatrisation des lésions cutanées dues à la radiothérapie

Un amas de cellule dans un contexte futuriste

Selon une récente étude conduite par les Dr Rodrigo Mosca et Carlos Zeituni, de l’Institut brésilien de recherche sur le nucléaire et l’énergie (IPEN) et de l’université fédérale de Rio de Janeiro, la photobiomodulation diminue la gravité des lésions cutanées de radionécrose (lésions provoquées par la radiothérapie), réduit l’inflammation, améliore le flux sanguin et accélère la cicatrisation de 50 % (jusqu’à 19 jours de moins).

Cette thérapie, qui utilise des doses non thermiques de lumière, s’était avérée efficace dans la cicatrisation de plaies par brûlure et avait montré ses effets antalgiques dans les mucosites orales causées par radiothérapie et chimiothérapie.

La recherche conduite auprès de l’université d’État de New-York à Buffalo et publiée le 28 décembre sur la revue Photonics, constitue le premier rapport du succès de la photobiomodulation sur la curiethérapie (radiothérapie dans laquelle une source de radiation est implantée dans le tissu cancéreux, exposant ainsi le tissu sain environnant à une quantité moindre de radiations que dans la téléradiothérapie, où le rayonnement est envoyé à travers la peau pour atteindre la tumeur).

Bien que la curiethérapie soit une approche plus précise et plus sûre contre le cancer, les lésions cutanées restent un effet secondaire. Similaires aux plaies par brûlures, les radionécroses peuvent provoquer inflammation et cicatrices hypertrophiques et gêner le flux sanguin. Actuellement, le traitement des radionécroses consiste en un soin régulier de la plaie, l’administration d’antalgiques et, dans certains cas, la chirurgie.

Une recherche précédente, conduite par le laboratoire de Praveen Arany, de la faculté de medicine dentaire de l’Université de Buffalo, révélait que la photobiomodulation favorise la guérison en activant la TGF‐β 1, une protéine qui contrôle la croissance et la division cellulaires en stimulant différentes cellules impliquées dans la cicatrisation, dont les fibroblastes (principales cellules du tissu conjonctif qui jouent un rôle important dans la réparation des tissus) et les macrophages (cellules qui réduisent l’inflammation, nettoient les débris cellulaires et combattent les infections).

La nouvelle étude, complétée sur des modèles animaux, a examiné l’efficacité de la lumière LED rouge et infrarouge proche sur l’amélioration de la cicatrisation des lésions de la peau pendant la radiothérapie. Sans photobiomodulation, la cicatrisation des plaies a nécessité en moyenne 61 jours. Avec la lumière infrarouge proche, il a fallu en moyenne 49 jours. Avec la lumière rouge, la cicatrisation était encore plus rapide, 42 jours en moyenne.

Depuis plus de 40 ans, la photobiomodulation est connue pour accélérer le processus de cicatrisation des plaies aigues et chroniques en déclenchant les processus cellulaires qui contrôlent l’inflammation, la signalisation de la douleur, la régénération et la réparation tissulaires. Cette recherche suggère que les effets de la photobiomodulation ne s’étendent pas aux cellules tumorales, probablement à cause de la perturbation de leur métabolisme et de leur signalisation régulatrice.

Sources :

News Medical

Plus d'articles

Géraldine RUBIN, infirmière et formatrice ePansement

Une bio-éponge révolutionnaire pour stopper les hémorragies instantanément

Le lien entre le rythme circadien, les cils primaires et la cicatrisation