Douleur chronique et opioïdes : une prise en charge médicale en quête d’équilibre

traitement douleur chronique et opioïdes

La douleur chronique reste l’un des défis les plus complexes de la médecine. Pour certains patients, les traitements à base d’opioïdes apportent un réel soulagement. Mais leur usage prolongé divise la communauté médicale. Une récente étude, publiée dans la revue Pain Practice, met en lumière cette controverse en recueillant les points de vue de 28 experts sur la poursuite ou l’arrêt des opioïdes à long terme.

Une absence de consensus sur les prescriptions prolongées

Traitement au long cours ou arrêt progressif ?

Les experts interrogés dans l’étude ne s’accordent pas sur la meilleure stratégie à adopter pour les patients souffrant de douleur chronique non cancéreuse (persistant plus de trois mois).

  • 36 % estiment que le traitement opioïde à long terme peut être bénéfique.
  • Une part équivalente recommande l’arrêt du traitement.

Ce clivage traduit une réelle incertitude quant au rapport bénéfice/risque des opioïdes sur le long terme.

L’arrêt brutal, un danger pour les patients ?

Plus de la moitié des experts soulignent qu’un arrêt trop rapide ou non accompagné peut aggraver la situation des patients.

Une réduction lente et personnalisée, même après un échec antérieur, est souvent privilégiée.

Certains professionnels préconisent l'ajout de médicaments pour limiter les effets du sevrage. D’autres suggèrent d'explorer la buprénorphine, un médicament connu pour réduire les symptômes de dépendance tout en traitant la douleur.

Vers une approche plus globale et individualisée

Des alternatives non opioïdes à reconsidérer

Certains experts plaident pour une diversification des approches thérapeutiques :

  • thérapies non médicamenteuses,
  • traitements antérieurs réintroduits malgré des résultats initiaux décevants,
  • implication plus forte du patient dans le processus de décision.

Même si aucune approche ne fait consensus, la décision partagée médecin-patient est largement valorisée.

Prendre en compte les troubles associés

Une minorité d’experts a évoqué l’importance de traiter les troubles associés à la consommation d’opioïdes :

  • consommation d’alcool,
  • troubles de santé mentale,
  • effets secondaires liés au traitement.

Peu ont mentionné l’évaluation des risques de troubles de l’usage d’opioïdes ou de surdose, pourtant essentiels dans le cadre d’une prise en charge globale.

Vers de nouvelles recommandations ?

" Un nombre important de personnes sous analgésiques opioïdes continuent de souffrir de douleur chronique ", rappelle le Dr Kroenke. Ces personnes pourraient bénéficier d’une stratégie combinant réduction progressive et transition vers des options plus sûres.

Les auteurs soulignent que les décisions thérapeutiques sont rendues difficiles par :

  • les responsabilités médico-légales,
  • les variations réglementaires,
  • les divergences entre professionnels et patients.

Ils insistent sur la nécessité de conversations transparentes et respectueuses, ancrées dans un consentement éclairé et une éthique médicale solide.

Cette étude qualitative met en évidence l’urgence de combler les lacunes dans les directives cliniques. En attendant des recommandations plus claires, chaque décision concernant les opioïdes doit s’appuyer sur :

  • une évaluation individualisée des risques,
  • la co-construction du parcours de soins,
  • et le respect des valeurs du patient.
Sources :

News Medical

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